Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 22:32

Parce qu'en commentaires, il y quelques mois, on me demandait ce que je devenais voilà un petit topo.

J’essaye de trouver les mots pour décrire ce que je ressens. Il y a de l’angoisse. Mais il y a de la colère aussi je pense. De l’aigreur. De la culpabilité. L’angoisse, c’est celle de ne jamais réussir à m’en sortir, de n’avoir jamais droit à une vie stable. La tristesse de devoir se résoudre, se résigner à l’idée que je ne fonderai pas un foyer dans les conditions matérielles que j’espérai, que j’attendais depuis si longtemps et pour lesquelles j’ai fait tant d’effort, tant de sacrifices, pour lesquelles j’ai tant travaillé, tant donné. En échange de tout ce travail, de ces sacrifices, de ces efforts, je n’attendais qu’une chose : un travail stable, un travail qui me corresponde dans le sens où il me permettrai de trouver un équilibre entre ma vie pro et ma vie familiale. Je pense que cette résignation je n’y suis pas prête. Après avoir renoncé à pas mal de choses, je ne pense pas qu’il sera possible de renoncer à ça sans perde la raison.

Comment j’en suis arrivée là ? Cette malheureuse décision de démissionner d'une mission d'intérim A pour une autre (appelons la mission B). Croire que j’allais pouvoir utiliser les règles de l’intérim à mon avantage pour travailler quelques jours de plus dans l’année pfff... Si l’intérim c’est embaucher les gens puis les mettre dehors sans formalités, naturellement je dirais, alors pourquoi je ne pourrais pas entrer dans une entreprise et la quitter aussi facilement qu’on m’a foutue dehors auparavant. Et bien non, les règles ne sont pas égalitaires. Je quitte la mission A et je me retrouve 4 mois sans chômage. Ce chômage que je croyais être le filet de sécurité entre deux missions. Ce chômage dont je pensais qu’il me permettrait de rebondir après la mission B… Alors des entreprises ont le droit de me dire : « dans 3 jours, ton travail est fini. Après un an et demi à travailler pour nous, on te met dehors deux semaines avant la fin de ton contrat, à une période de l’année où il te sera impossible de retrouver du travail avant trois semaines (fête de fin d'année)» Ils ont le droit. Et moi, je veux dire à une entreprise : « je quitte votre mission de 5 semaines pour une mission de 10 semaines parce que je veux gagner un salaire pas seulement ce mois-ci mais les deux suivants aussi » je n’ai pas le droit. Si je dis ça, on me punit en supprimant mes assedics 4 mois. On me met dans la situation où je dois emprunter de l’argent à mes parents, oublier mon indépendance pour vivre aux crochets de mon homme, lécher les bottes de mon banquier, m’excuser auprès de mon proprio pour les retards de loyer, payer des centaines d’euros de frais bancaires. Et quand je pense que c’est fini, une fois que Pôle Emploi me trouve assez active dans mes démarches de recherche d’emploi, que mes assedics me sont de nouveau versées, et bien les dettes sont là. Elles sont toujours là. Et en plus on me réclame des impôts, des trop-perçus, des régul de factures. Échéanciers, délai de paiement, mensualités, remboursements, découvert autorisé dépassé, agios, rejet de prélèvements. Insomnies, crises de larmes, colères, perte d’appétit.

Pour ceux qui voudrait l'histoire en entier, là voilà :

Dans mon précédent article, je parlais de la Spie. J'y suis restée jusqu'en décembre 2014. Je m'y suis épanouie comme jamais avant au travail. Mon contrat n'a pas été renouvelé fin 2014 à cause d'une grosse baisse de l'activité du département dans lequel je travaillais. J'ai mal vécu ce départ.

Je pensais mettre peu de temps à retrouver du travail. Je me suis trompée. Après 4 mois à la maison, j'ai décroché deux missions d'intérim à une semaine d'intervalle! La suite est là : http://www.recours-radiation.fr/observatoire_pole_emploi/topic9428.html

Quelques jours après le dépôt de mon dossier pour l'IPR, la Spie me rappelait : soit-disant qu'il y avait du travail pour plusieurs mois. J'étais tellement heureuse de retourner travailler là bas en plus de voir la possibilité de sortir ENFIN de mes soucis financiers...On m'a fait miroiter que j'allais aider l'équipe sur toute la durée d'un projet (1 à 2 ans). J'ai été drôlement déçue puisqu'on ne m'a gardée qu'un mois. J'ai en fait servie de bouche-trou en attendant qu'une autre personne puisse intégrer son poste.

Alors j'aurais préféré pouvoir partager avec vous, lecteurs, de bonnes nouvelles, de l'espoir...je ne peux malheureusement que vous donner à lire mon aigreur, mes doutes, mon dépit.

Je me questionne depuis quelques temps sur le fait d'être inadaptée, de l'intérêt d'essayer de trouver ma place dans un monde du travail qui n'en a peut être tout simplement pas pour moi. Heureusement, je suis entourée d'amies et de ma famille. Ils m'aident à soigner mon moral. J'espère de tout cœur pouvoir revenir ici dans quelques mois écrire que j'ai retrouvé du travail et que je n'ai plu de dettes.

Partager cet article
Repost0

commentaires